Patte Dorée leva la truffe vers le ciel gris. Il allait bientôt pleuvoir. Elle se leva- car elle était couchée sur un rocher- et admira son camp. Il n'y avait personne, le camp était désert. Elle ne savait pas pourquoi, c'était comme ci elle s'était endormie, et que quand elle s'était réveillée, tout le monde était partie. Elle sentait pourtant leur parfum, qui ne datait pas de longtemps, mais ils n'étaient pas là. Il n'y avait pas de guerriers qui accouraient dans le camp, pas de lieutenant qui donnait le nom des chats qui partaient en patrouilles, pas de chef qui regardait son Clan les yeux brillants, pas de guérisseurs qui vérifiaient ses réserves de plantes, pas d'apprentis qui parlait avec les autres apprentis de ce qu'il avait appris aujourd'hui, pas de reines qui reprochaient aux chatons de faire trop de bruits et pas de chatons qui jouaient en plein milieu. Il n'y avait qu'elle, au bout milieu du camp, qui réfléchissait. Elle-même ne savait pas ce qui était arrivé à son Clan. Elle sentait d'autres effluves, qui datait surement du même moment que celles des autres chats du Clan du Vent, mais elle ne savait pas à qui appartenait ces odeurs. Elle descendit de son perchoir, et suivit les odeurs, qui la guidèrent à la pouponnière. La petite chatte rousse humait l'air, quand un bruit résonna. Elle ne savait pas si c'était dans le camp ou dans la pouponnière. Elle se tapit contre le sol, et se faufila sous les ronces, essayant de camoufler sa peur.